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Data Workers FR: Difference between revisions

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Sur base du Mundaneum, les deux hommes conçoivent une ville du monde pour laquelle [https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Corbusier Le Corbusier] réalise des maquettes et des plans. L'objectif de la Ville du Monde est de rassembler, au niveau mondial, les institutions du travail intellectuel : bibliothèques, musées et universités. Mais le projet n’est jamais réalisé, souffrant de sa propre utopie. Le Mundaneum est le résultat du rêve visionnaire d’une infrastructure pour l'échange universel des connaissances. Il atteint des dimensions mythiques à l'époque. Lorsqu'on observe les archives qui ont été concrètement développées, cette collection est plutôt éclectique et contextualisée.
 
Sur base du Mundaneum, les deux hommes conçoivent une ville du monde pour laquelle [https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Corbusier Le Corbusier] réalise des maquettes et des plans. L'objectif de la Ville du Monde est de rassembler, au niveau mondial, les institutions du travail intellectuel : bibliothèques, musées et universités. Mais le projet n’est jamais réalisé, souffrant de sa propre utopie. Le Mundaneum est le résultat du rêve visionnaire d’une infrastructure pour l'échange universel des connaissances. Il atteint des dimensions mythiques à l'époque. Lorsqu'on observe les archives qui ont été concrètement développées, cette collection est plutôt éclectique et contextualisée.
  
Les intelligences artificielles se développent aujourd'hui en apportant leurs propres rêves d'universalité et leurs propres pratiques de la connaissance. En les étudiant, nous nous sommes rendus compte que les rêves visionnaires de leurs créateurs sont bien présents dès leur développement dans les années 1950. Aujourd'hui, leurs promesses ont également atteint des dimensions mythiques. Lorsqu'on observe leurs applications concrètes, la collection d'outils est réellement innovante et fascinante, mais tout aussi éclectique et contextualisée. Pour Data Workers, Algolit a combiné certaines de ces applications avec 3 % des publications numérisées du Bureau des Institutions Internationales. Ainsi et de façon poétique, nous espérons ouvrir une discussion à propos des machines, des algorithmes et des infrastructures technologiques.
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Les intelligences artificielles se développent aujourd'hui en apportant leurs propres rêves d'universalité et leurs propres pratiques de la connaissance. En les étudiant, nous nous sommes rendus compte que les rêves visionnaires de leurs créateurs sont bien présents dès leur développement dans les années 1950. Aujourd'hui, leurs promesses ont également atteint des dimensions mythiques. Lorsqu'on observe leurs applications concrètes, la collection d'outils est réellement innovante et fascinante, mais tout aussi éclectique et contextualisée. Pour Data Workers, Algolit a combiné certaines de ces applications avec 10 % des publications numérisées du Bureau des Institutions Internationales. Ainsi et de façon poétique, nous espérons ouvrir une discussion à propos des machines, des algorithmes et des infrastructures technologiques.
  
 
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Revision as of 14:28, 9 March 2019


Une exposition visible au Mundaneum à Mons du jeudi 28 mars jusqu'au dimanche 28 avril 2019.

Le vernissage aura lieu le jeudi 28 mars de 18h à 22h. Dans le cadre de l’exposition, nous invitons Allison Parrish, une poétesse algolittéraire de New York. Elle donnera une conférence à Passa Porta le jeudi soir 25 avril et un atelier au Mundaneum le vendredi 26 avril.

Á Propos

Data Workers est une exposition d'œuvres algolittéraires,visible au Mundaneum à Mons du jeudi 28 mars jusqu'au dimanche 28 avril 2019. Elle expose des histoires racontées d'un point de vue 'narratif algorithmique'. L'exposition est une création des membres d'Algolit, un groupe bruxellois impliqué dans la recherche artistique sur les algorithmes et la littérature. Chaque mois, ils se réunissent pour expérimenter avec du code et des textes F/LOSS. Certaines oeuvres sont réalisés par des étudiants de Arts² et des participants externes à l'atelier sur le machine learning et le texte organisé par Algolit en octobre 2018 au Mundaneum.

Les entreprises créent des intelligences artificielles pour servir, divertir, enregistrer et connaître les humains. Le travail de ces entités machiniques est généralement dissimulé derrière des interfaces et des brevets. Dans l'exposition, les conteurs algorithmiques quittent leur monde souterrain invisible pour devenir des interlocuteurs. Les 'data workers' opèrent dans des collectifs différents. Chaque collectif représente une étape dans le processus de conception d'un modèle d'apprentissage automatique : il y a les Écrivains, les Nettoyeurs, les Informateurs, les Lecteurs, les Apprenants et les Oracles. Les robots donnent leurs voix à la littérature expérimentale, les modèles algorithmiques lisent des données, transforment des mots en nombres, calculent des modèles et traitent en boucle de nouveaux textes et ceci à l'infini.

L'exposition met au premier plan les 'data workers' qui ont un impact sur notre vie quotidienne, mais qui sont difficiles à saisir ou à imaginer. Elle établit un lien entre les récits sur les algorithmes dans les médias grand public et les histoires racontées dans les manuels techniques et les articles universitaires. Les robots sont invités à dialoguer avec les visiteurs humains et vice versa. De cette façon, nous pourrions comprendre nos raisonnements respectifs, démystifier nos comportements, rencontrer nos personnalités multiples et valoriser notre travail collectif. C'est aussi un hommage aux nombreuses machines que Paul Otlet et Henri La Fontaine ont imaginées pour leur Mundaneum, en montrant leur potentiel mais aussi leurs limites.


Data Workers est une création de Algolit.

Oeuvres de: Cristina Cochior, Gijs de Heij, Sarah Garcin, An Mertens, Javier Lloret, Louise Dekeuleneer, Florian Van de Weyer, Laetitia Trozzi, Rémi Forte, Guillaume Slizewicz, Michael Murtaugh, Manetta Berends, Mia Melvær.

Une co-production de: Arts², Mundaneum, Constant.

Avec le soutien de: Fédération Wallonie-Bruxelles, Arts Numériques, Passa Porta, Ugent, DHuF - Digital Humanities Flanders and the Distributed Proofreading Project.

Remerciements: Mike Kestemont, Michel Cleempoel, François Zajéga, Raphaèle Cornille, Kris Rutten, Anne-Laure Buisson, David Stampfli.

Au Mundaneum

À la fin du 19ème siècle, deux jeunes juristes belges, Paul Otlet (1868-1944), "père de la documentation", et Henri La Fontaine (1854-1943), homme d'État et prix Nobel de la paix, créent le Mundaneum. Le projet vise à rassembler toute la connaissance du monde et à la classer à l'aide du système de Classification décimale universelle (UDC) qu'ils inventent. Au début, il s'agit d'un Bureau des institutions internationales dédié à l'échange international des connaissances. Au XXe siècle, le Mundaneum devient un centre universel de documentation. Ses collections sont constituées de milliers de livres, journaux, revues, documents, affiches, plaques de verre et cartes postales indexés sur des millions de fiches référencées. Les collections sont exposées et conservées dans différents bâtiments à Bruxelles, dont le Palais du Cinquantenaire. Le reste des archives n'est transféré à Mons qu'en 1998.

Sur base du Mundaneum, les deux hommes conçoivent une ville du monde pour laquelle Le Corbusier réalise des maquettes et des plans. L'objectif de la Ville du Monde est de rassembler, au niveau mondial, les institutions du travail intellectuel : bibliothèques, musées et universités. Mais le projet n’est jamais réalisé, souffrant de sa propre utopie. Le Mundaneum est le résultat du rêve visionnaire d’une infrastructure pour l'échange universel des connaissances. Il atteint des dimensions mythiques à l'époque. Lorsqu'on observe les archives qui ont été concrètement développées, cette collection est plutôt éclectique et contextualisée.

Les intelligences artificielles se développent aujourd'hui en apportant leurs propres rêves d'universalité et leurs propres pratiques de la connaissance. En les étudiant, nous nous sommes rendus compte que les rêves visionnaires de leurs créateurs sont bien présents dès leur développement dans les années 1950. Aujourd'hui, leurs promesses ont également atteint des dimensions mythiques. Lorsqu'on observe leurs applications concrètes, la collection d'outils est réellement innovante et fascinante, mais tout aussi éclectique et contextualisée. Pour Data Workers, Algolit a combiné certaines de ces applications avec 10 % des publications numérisées du Bureau des Institutions Internationales. Ainsi et de façon poétique, nous espérons ouvrir une discussion à propos des machines, des algorithmes et des infrastructures technologiques.

Zones

Écrivains

Les Data Workers ont besoin de données pour travailler. Dans le contexte d'Algolit, celles-ci prennent la forme du langage écrit. L'apprentissage automatique repose sur de nombreux types d'écriture. Les auteurs humains écrivent sous forme de publications. Celles-ci sont organisées en archives et en cours de numérisation. Mais il existe d'autres types d'écriture. On pourrait dire que chaque être humain avec un accès à Internet devient un écrivain lorsqu'il interagit avec des algorithmes. En ajoutant des commentaires, en écrivant des mails ou des articles Wikipédia, en cliquant et en aimant.

Les algorithmes d'apprentissage automatique ne sont pas critiques : ils prennent tout ce qu'on leur donne, peu importe le style d'écriture, le CV de l'auteur ou ses fautes d'orthographe. D’ailleurs, plus il y a d’erreurs, mieux c’est : la variété leur apprend à anticiper les textes inattendus. Les auteurs humains quant à eux ne sont souvent pas conscients de ce qui advient de leur travail.

La plupart des textes que nous utilisons sont en anglais, certains en français, d'autres en néerlandais. Souvent, nous nous retrouvons à écrire en Python, le langage de programmation que nous utilisons. Les algorithmes peuvent aussi être des écrivains. Certains réseaux de neurones écrivent leurs propres règles et génèrent leurs propres textes. Et pour les modèles qui luttent encore contre les ambiguïtés du langage naturel, il existe des éditeurs humains pour les aider. Poètes, dramaturges ou romanciers commencent leur nouvelle carrière comme assistants de l'IA.

Oeuvres

Oracles

L'apprentissage automatique est principalement utilisé pour analyser et prédire des situations à partir de cas existants. Dans cette exposition, nous nous concentrons sur les modèles d'apprentissage automatique pour le traitement de texte ou le traitement du ‘langage naturel', ‘nlp’ en bref. Ces modèles ont appris à effectuer une tâche spécifique sur base de textes existants. Les modèles sont utilisés par les moteurs de recherche, les traductions automatiques et les résumés, en repérant les tendances des réseaux de nouveaux médias et des fils d’actualité. Ils influencent ce que l'on voit en tant qu'utilisateur, mais ont aussi leur mot à dire dans le cours des bourses mondiales ou dans la détection de la cybercriminalité et du vandalisme.

Deux tâches principales se présentent dans la compréhension d’une langue. L'extraction de l'information porte sur les concepts et les relations entre les concepts. Elle permet de reconnaître les sujets, les lieux et les personnes d’un texte, de faire un résumé, de poser des questions et d'y répondre. L'autre tâche est la classification du texte. Vous pouvez formuler un oracle pour détecter si un mail est du spam ou non, écrit par un homme ou une femme, plutôt positif ou négatif.

Dans cette zone, vous pouvez voir certains de ces modèles à l'œuvre. Au cours de votre voyage dans l'exposition, vous découvrirez les différentes étapes qu'une machine-humaine doit franchir pour arriver à un modèle final.

Oeuvres

Nettoyeurs

Algolit choisit de travailler avec des textes libres de droits. Cela signifie qu'ils sont publiés sous une licence Creative Commons 4.0 - ce qui est rare -, ou qu'ils sont dans le domaine public parce que l'auteur est mort il y a plus de 70 ans. C'est le cas des publications du Mundaneum. Nous avons reçu 203 documents pour constituer des ensembles de données qui sont maintenant disponibles en ligne. L'inconvénient de ce choix est que nous sommes souvent confrontés à de mauvais formats de texte. Cela signifie que nous sommes souvent obligés de nettoyer des documents. Nous ne sommes pas seuls dans cette situation.

Les livres sont numérisés en haute résolution, page par page. C'est un travail humain intensif et c'est souvent la raison pour laquelle les archives et les bibliothèques transfèrent leurs collections à une société comme Google. Les photos sont converties en texte via OCR (Reconnaissance Optique de Caractères), des Data Workers qui reconnaissent les lettres. Dans l'exécution de cette tâche, les algorithmes font des erreurs, en particulier lorsqu'ils doivent traiter des polices anciennes et des pages froissées. Ici aussi un travail humain intensif est nécessaire pour améliorer les textes. Cela est fait par des freelances via des plateformes de micro-paiement comme Mechanical Turk ; ou par des volontaires, comme la communauté du Distributed Proofreaders Project, qui fournit un travail incroyable. Quoi qu’il en soit, le nettoyage des textes est un travail énorme pour lequel il n'y a pas encore d'automatisation structurelle.

Oeuvres

Informateurs

Les algorithmes d'apprentissage automatique ont besoin d'être guidés, qu'ils soient supervisés ou non. Pour séparer une chose d'une autre, ils ont besoin de matériel pour en extraire des motifs. L'être humain doit choisir avec soin le matériel d'étude, adapté à la tâche de la machine. Il n'est pas logique de former une machine avec des romans du 19ème siècle si sa mission est d'analyser les Tweets. Un manuel mal écrit peut conduire l'élève à passer à côté de l'ensemble du sujet. Un bon manuel n'est de préférence pas un manuel du tout.

C'est là qu'interviennent les ensembles des données : organisées en rangés et en colonnes ordonnées, en attente d'être lus par la machine. Chaque ensemble de données recueille des informations différentes sur le monde. Comme toutes les collections, elles sont imprégnées du biais de ses créateurs. On entend souvent l’expression : "les données sont le nouveau pétrole". Si seulement les données étaient du pétrole ! Fuyantes, s’égouttant en graisse lourde, bouillonnantes et tressaillantes au contact d'une nouvelle matière. À la place, les données doivent être propres. Lors de chaque processus, chaque questionnaire, chaque titre de colonne, elles s’épurent, grattant peu à peu leurs caractéristiques distinctes jusqu’à correspondre au moule de l'ensemble de données.

Certains ensembles de données combinent la logique machinique avec la logique humaine. Les modèles qui nécessitent une supervision multiplient les subjectivités des collecteurs de données et des annotateurs, puis propulsent et propagent ce qui leur a été enseigné. Vous écouterez des extraits de certains ensembles de données qui passent par défaut dans le domaine de l'apprentissage automatique, ainsi que des histoires d'humains guidant des machines.

Oeuvres

Lecteurs

Nous communiquons avec les ordinateurs au moyens de langages. Nous cliquons sur des icônes sous forme de mots, nous tapons des mots sur des claviers, nous utilisons notre voix pour leur donner des instructions. Parfois, nous confions nos pensées les plus intimes à notre ordinateur en oubliant qu'il s'agit d’une calculatrice avancée. Un ordinateur comprend chaque mot comme une combinaison de zéros et de uns. Une lettre est lue comme un numéro ASCII spécifique : "A" majuscule est 001.

Dans tous les modèles basés sur des règles, l'apprentissage automatique classique et les réseaux de neurones, les mots subissent une traduction en chiffres pour saisir le sens sémantique du langage. Cela se fait en comptant. Certains modèles comptent la fréquence des mots simples, d'autres la fréquence des combinaisons de mots, d'autres encore la fréquence des noms, des adjectifs, des verbes ou des phrases de noms et de verbes. Certains remplacent simplement les mots d'un texte par leur numéro d'index. Les nombres optimisent la vitesse opérationnelle des processus informatiques, ce qui conduit à des prédictions rapides, mais ils suppriment aussi les liens symboliques que les mots peuvent avoir. Nous présentons ici quelques techniques destinées à rendre un texte intelligible pour une machine.

Oeuvres

Apprenants

Les apprenants sont les algorithmes qui distinguent les pratiques d'apprentissage automatique des autres pratiques algorithmiques. Les apprenants sont aussi appelés classificateurs. Ce sont des chercheurs de modèles, capables de fouiller dans les données et de générer une sorte de 'grammaire' spécifique. Les apprenants sont basés sur des techniques statistiques. Chacun d'entre eux présente des caractéristiques individuelles. Certains ont besoin d'une grande quantité de données de formation pour fonctionner, d'autres peuvent s'en tirer avec un petit ensemble de données annotées. Certains s'acquittent bien de tâches de classification, comme l'identification des spam, d'autres sont plus aptes à prédire les chiffres, comme les températures, les distances, les valeurs boursières, et ainsi de suite.

La terminologie de l'apprentissage automatique n'est pas encore complètement établie. Selon le domaine (les statistiques, l'informatique ou les sciences humaines) ils sont appelés par des mots différents. Lorsque nous parlons d’apprenants, nous parlons des fonctions imbriquées qui ont la capacité de générer d'autres fonctions, de les évaluer et de les réajuster en fonction des données. Les apprenants sont bons pour comprendre et révéler les tendances. Mais ils ne distinguent pas toujours bien quels modèles doivent être répétés.

Oeuvres

Sources